Pour citer cet article : admin, “Dirigeables : le retour du géant des airs ?”, Nouvelle Europe [en ligne], Dimanche 30 novembre 2008, http://www.nouvelle-europe.eu/node/550, consulté le 02 avril 2023




La naissance du géant des airs
L'idée de grands dirigeables à la structure rigide est venue au Comte Ferdinand von Zeppelin après la guerre franco-prussienne de 1870 où il avait vu les Français utiliser des dirigeables pour transporter le courrier. Après avoir passé deux décénies à les étudier, il déposa son propre projet en 1893, beaucoup plus ambitieux. Il s'agissait en effet de substituer aux ballons dirigeables de véritables machines volantes contenant plusieurs ballons au sein d'une structure rigide.
Un premier prototype de 128 mètres de long prit son envol en 1900 pour un vol qui ne dura que 18 minutes mais qui marqua le lancement de la saga des Zeppelins. Les débuts furent difficiles parce que le Comte n'arrivait pas à convaincre les investisseurs. Si l'aventure continua, ce fut largement grâce aux centaines d'enthousiastes dont les dons affluèrent et qui organisèrent des tombolas et des kermesses pour voir revoler ces engins.
Un autre modèle prit les airs en 1908 et cumula plus de 5000 kilomètres de voyages en 45 étapes. L'engin devint rapidement populaire et les premiers voyages de passagers furent organisés. La difficulté majeure était celle du décollage et de l'aterrissage de l'appareil : la plupart des engins détruits le furent lors de leur transfert au hangar.
Néanmoins, on estime qu'en quelques années, les différents modèles du Comte transportèrent plus de 40 000 passagers sur 200 000 kilomètres.
Avant la guerre, les modèles les plus aboutis mesuraient environ 150 mètres de long, pouvaient transporter 7 tonnes de charge et voyageaient à 80 km/h.
Pendant la Première Guerre mondiale, il ne devint pas l'instrument tactique décisif dont avaient rêvé les Allemands. Néanmoins, il accomplit quelques missions d'envergures, notamment celle de relier l'Allemagne et la Tanzanie (6400 kilomètres) en 95 heures pour y transporter du matériel. Les engins furent adaptés à ces nouvelles missions, rallongés autour de 220 mètres, capables de porter entre 40 à 60 tonnes de charges à une vitesse respectable (100-130 km/h) à plus de 7600 mètres pour éviter les tirs du sols.
Une première disparition et une première renaissance
Les Alliés exigèrent la fin de la production et la propriété des derniers Zeppelins comme dommages de guerre, ce qui arrêta un temps les progrès de l'engin.
Le sauvetage de l'entreprise est dû aux difficultés des Américains de copier les machines allemandes et donc à la commande d'un nouveau Zeppelin, assorti d'un challenge inédit : traverser l'Atlantique. En 1924, aucune entreprise ne voulu se risquer à assurer un voyage aussi périlleux, à tord. Le nouveau géant allemand accomplit le périple de 8050 km en 81 heures, sans encombre.
Mais la firme allemande n'en resta pas là, elle accomplit le rêve de Jules Verne en 1928 : un tour du monde en 21 jours ! Il partit de Lakehurst dans le New Jersey vers New York, Friedrichshafen en Allemagne, Tokyo, Los Angeles et Lakehurst.
Néanmoins l'arrivée des Nazis au pouvoir signa l'arrêt de mort du Zeppelin, qui fut définitif après l'accident tragique du Hiddenburg en 1937 tuant 37 personnes sur 95.
Le retour ?
Dans les années 1990, la compagnie héritière du Comte von Zeppelin à Friedrichshafen s'est relancée dans la construction de ballons, cette fois-ci semi-rigides. Certains modèles ont déjà été achetés au Japon pour le tourisme et la publicité.
Néanmoins, les débuts sont aujourd'hui modestes : seuls cinq ballons ont été construits à ce jour. Mais en Allemagne, nombreux sont ceux qui y croient.
Pourtant, pourrait-on imaginer que l'on choisisse de revenir aux ballons pour les transports ? C'est possible : l'argument de la vitesse et de la technologie n'est pas toujours satisfaisant. Non seulement tous les avions ne sont pas devenu des concordes, mais la production même de ceux-ci a été suspendue. Trop cher.
Puisque les réserves de pétrole s'épuisent inexorablement, il est tout a fait possible que l'avion lui-même devienne hors de prix et qu'on se relance dans l'exploitation commerciale de nouveaux Zeppelins.
Pour aller plus loin :
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Sur Nouvelle Europe |
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L'éditorial du dossier de décembre 2008 : Eurofiction : 2108, les Eüürosets partent en vacances |
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Ailleurs sur le net |
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Le site de Zeppelin (anglais/allemand) |
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KULISH, N., “In Germany, a City’s Famed Industry Now Helps Keep It Afloat .” The New York Times, Août 4, 2008 (accédé Novembre 28, 2008,). |