Navigation sur le Danube – une introduction

Par L'équipe | 20 novembre 2006

Pour citer cet article : L'équipe, “Navigation sur le Danube – une introduction”, Nouvelle Europe [en ligne], Lundi 20 novembre 2006, http://www.nouvelle-europe.eu/node/54, consulté le 03 juin 2023

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La navigation sur le Danube, une pratique ancienne, en voie d'être revitalisée grâce à l'action concertée de la Commission européenne et des  pays membres traversés par le plus long fleuve d'Europe. 

En partant du temps des bateaux en bois, qu'on démontait une fois arrivé à destination, en passant par l’époque des bateaux à vapeur jusqu’à l’époque des embarcations modernes, le Danube demeure l'une des zones d’échanges européens les plus importantes. Il est le deuxième ensemble de transport de marchandises par voie fluviale en Europe, après le bassin du Rhin. Liant la Mer du Nord avec la Mer Noire, par le canal du Main, le Danube totalise 2415 km de voies navigables et est divisé en trois tronçons (Haut, Moyen et Bas Danube).

 

A l’origine, le Danube est un fleuve ouvert au transport de marchandises sans aucune condition, outre  le paiement d’une taxe de navigation. Une première réglementation de la liberté d’échange sur le Danube est imposée par le traité de Paris en 1856. En 1948 un texte spécifique régularise la navigation sur le fleuve et regroupe les pays concernés dans une Commission internationale (Allemagne, Autriche, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Moldova, Roumanie, Russie, Serbie, Slovaquie et Ukraine). Le montant de la taxe unique, l’interdiction de l’accès de tout bateau étranger de guerre etle respect des règles de navigation entre ces pays est gardée par la  Commission internationale.

Le Danube aujourd’hui

 

Toutefois, par rapport au bassin du Rhin, le trafic de marchandises sur le Danube a chuté dans les dernières années passant de 90 millions de tonnes en 1980 à 39 millions de tonnes en 2002. Cette situation peut être expliquée par différents facteurs : le passage à l’économie de marché qui a favorisé le développement d’autres moyens d’échange réduisant la part du transport sur le Danube, une première crise Yougoslave en 1992-1995 (qui a imposé un embargo de l’ONU en réduisant drastiquement le taux d’échange sur le Danube) et aussi une seconde crise yougoslave de Novi Sad, entre 1999-2000, bloquant le trafic local sur le fleuve. En plus, les déversements, très médiatisés, des déchets dans les eaux du fleuve ainsi que le problème de la faune et de la flore sont d’autres éléments qui s’associent directement avec l’image du Danube.

Symbole d’une époque qu’on ne vit plus, des voyages de plaisance qui rappellent un espace romantique, l’image désuète du Danube a du mal à s'accorder avec les exigences de la modernité.

 

Le poids de la Commission

 

La Commission européenne a décidé de s'attaquer aux soucis existants dans ce domaine et d’offrir des solutions politiques pour soulager les autres moyens de transport. Comme le problème de la navigation du Danube n’affecte que dix pays européens, la Commission ne peut pas établir une coopération intensive entre tous les membres de l’Union. Mais des efforts sont faits pour contribuer à la revitalisation de cette voie de transport européen. La Commission a pris note que les comités en charge de la navigation fluviale ne bénéficient pas du poids nécessaire pour être écoutés lors de la prise de décision politique concernant les investissements ou les subventions.
En ce moment les efforts se limitent plus à un cadre institutionnel d’impulsion pour l’usage du transport fluvial, la sauvegarde de la libre navigation ou l’harmonisation des réglementations dans le domaine nautique. Néanmoins, la Commission, en accordant des budgets pour le développement des voies navigables et en créant un bureau européen pour la navigation fluviale (ayant un budget propre et coordonnant l’action des secrétariats des commissions fluviales) veut redonner une meilleure acceptation et une amélioration de la navigation fluviale.

 

 

Développé dans le Livre Blanc La politique européenne des transports à l'horizon 2010 : l'heure des choix publié en 2001 par la Commission européenne, le transport sur le Danube redevient une solution ancienne aux problèmes modernes. Les projets soutenus sur le Danube, dont un des plus importants est la construction du pont Vidin – Calafat (Bulgarie – Roumanie) témoigne de la coopération entre les pays et du travail constant appuyé par l’Union. Ces actions contribuent au cadre de stabilité dans l’Europe centrale et de l’Est.

 

 

 

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