
De par sa position géographique, le Danube constitue une véritable artère aquatique qui alimente l’ensemble des pays qu’il traverse. Puisque l’eau génère la vie, il n’est guère surprenant de constater que le fleuve a attiré depuis des siècles l’activité humaine.
La région danubienne fait face à une combinaison de problèmes écologiques.
La pollution est également due à l’usage de pesticides et engrais chimiques dans l’agriculture, ainsi qu’à l’industrie. Ces deux activités rejettent des produits toxiques soit directement dans le fleuve soit indirectement en infiltrant les nappes d’eau souterraines.
Enfin, une troisième source de pollution résulte de l’activité de navigation fluviale. Effectivement, le transport de matériaux potentiellement polluants comme le pétrole a donné lieu à des sinistres de grande ampleur sur la zone danubienne. Le corollaire de cette contamination est la disparition d’une partie de la faune et de la flore, mais aussi périodiquement la toxicité de l’eau habituellement consommée par les populations environnantes. Les conséquences sont manifestes en ce qui concerne les activités de pêche et la potabilité de l’eau. Qui plus est, l’eau polluée en aval va accumuler les autres déchets tout au long du Danube et ainsi contaminer un espace qui ne se restreint pas à un seul Etat mais agit par contagion jusqu’à ce que le fleuve se jette dans la Mer Noire, cette dernière pâtissant de manière impuissante de ces phénomènes.
Les inondations qui ont frappé jusqu’à cette année 2006 les espaces longeant le Danube trouvent en partie leur cause dans l’activité humaine. S’il est vrai que le fleuve est naturellement sujet à des crues, sa canalisation à des fins agricoles ou industrielles aggrave cette tendance. En effet, lors des variations du niveau de l’eau, l’absence d’une espace vaste pour absorber ces modifications rend plus probable et plus sévère l’inondation.
Par ailleurs, la maîtrise du Danube a entraîné la destruction de nombreuses zones humides, lesquelles abritent une biodiversité particulièrement riche. La destruction de tels écosystèmes n’est donc pas sans créer des dommages en la matière. Les zones humides sont également des régulateurs climatiques qui permettent d’assurer un équilibre hydrique et donc d’atténuer les phénomènes de sécheresse tout comme les inondations.
La phase de développement industriel de l’après 1945 est une période décisive dans la dévastation environnementale du Danube. Bien que la sonnette d’alarme ait été tirée dès les années 1970, ce n’est qu’avec la chute du bloc soviétique que des actions concrètes vont pouvoir être réalisées. Prenant conscience de l’ampleur du désastre environnemental, les Etats bordant le fleuve, mais également la Communauté puis l’Union européenne, tentent de mettre en œuvre une politique environnementale à partir des années 1990. L’action internationale va même plus loin, avec l’implication de l’ONU et d’autres agences de protection de l’environnement.
L’Union européenne favorise l’amélioration des standards environnementaux, en particulier par un soutien économique. Ainsi, on observe l’émergence d’une politique de recyclage et de diminution des produits toxiques dans les pratiques agricoles. En 2004, l’Union européenne a mis en place une Commission internationale pour la protection du Danube et une Journée du Danube afin d’encourager les réformes en cours.
Une prise de conscience générale a eu lieu de la part des pays bordant le Danube. Les gouvernements tentent depuis plusieurs années maintenant de restructurer les industries lourdes, mais cette politique a un coût social : chaque fermeture d’usine pose le problème de la réinsertion du personnel qui y travaille. La coordination des politiques environnementales est pourtant d’autant plus difficile à réaliser que certains pays dont le développement économique est encore faible aimeraient pouvoir profiter des ressources du fleuve et de son potentiel économique. La disparité d’efficacité dans la mise en œuvre des politiques environnementales est visible d’un pays à l’autre, ce qui porte des répercussions sur les relations entre les différents Etats : ainsi des pollutions issues de l’activité roumaine ont suscité l’ire du gouvernement bulgare.