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La régionalisation balte et la transition européenne

Par Pauline Maufrais | 20 mars 2018

Lors de leur transition politique dans les années 1990, les trois pays baltes souhaitent adhérer aux institutions occidentales et s’éloigner de l’ancien grand frère russe. Pour cela, ils développent plusieurs stratégies afin de se revendiquer comme une région européenne et occidentale. Toutefois, leurs disparités demeurent tout comme les influences russes et scandinaves sur leur territoire. L’étude de ce cas pratique indique l’intérêt des anciens états soviétiques à se revendiquer comme européens et ainsi, à refuser de se penser comme un espace des confins. Le régionalisme balte existe-t-il ? Est-ce une construction extérieure pour définir ces Etats ? Ou un moyen des baltes pour se scinder de la Russie et affirmer leur spécificité territoriale ?  

L’Union économique eurasiatique, un nouveau modèle d’intégration ?

Par Pauline Maufrais | 21 novembre 2017

Le développement d’un monde multipolaire passe notamment par la création de partenariats intégrés au niveau économique et politique. La région de l’Asie centrale et les anciennes républiques soviétiques vivent un entre-deux, entre l’Union européenne dont elles ne font pas partie, et l’Asie. Depuis 1991 et la chute de l’Union soviétique, la création d’un partenariat entre la Russie et ses anciens Etats satellites s’impose progressivement afin de créer un espace économique harmonisé. Par ailleurs, les velléités russes pour diversifier ses zones d’influence et ses partenaires, tout comme l’émergence d’un partenariat avec la Chine à travers la « nouvelle route de la soie », actuellement au centre de nombreux débats internationaux, place cette Asie centrale au centre de plusieurs enjeux contemporains majeurs. 

Entretien avec Georges Mink, sociologue de la mémoire

Par Francis Masson | 4 novembre 2017

Sociologue et politiste, spécialiste de l’Europe centrale et orientale, Georges MINK est Directeur de Recherche à l’Institut des Sciences Sociales du Politique (CNRS), Université Paris 10– Nanterre, professeur invité à Sciences Po Paris depuis 1973 et visting professor au Collège de l’Europe (Natolin) depuis 2000. Ses travaux ont contribué à impulser un nouveau chapitre de la recherche académique sur les questions mémorielles : la sociologie dynamique de la mémoire. Il a été un des premiers à attirer l’attention sur les enjeux conflictuels transnationaux des représentations mémorielles de l’histoire douloureuse (2007, 2008, 2010, 2013, 2015). Dans cet entretien avec Nouvelle Europe, il revient sur la place de la mémoire dans les sociétés d’Europe centrale et orientale, notamment en Pologne.

Les vestiges mémoriels de l'architecture socialiste à Prague

Par Pauline Maufrais | 4 novembre 2017

Dans La mémoire collective, livre publié en 1950 le sociologue Maurice Halbawchs évoque la mémoire urbaine « Supprimez maintenant, supprimez partiellement ou modifiez dans leur direction, leur orientation, leur forme, leur aspect, ces maisons, ces rues, ces passages, ou changez seulement la place qu'ils occupent l'un par rapport à l'autre. Les pierres et les matériaux ne vous résisteront pas. Mais les groupes résisteront, et, en eux, c'est à la résistance même sinon des pierres, du moins de leurs arrangements anciens que vous vous heurterez. » 

La nostalgie de la nostalgie. A propos du destin de l’Europe d’Ivan Krastev.

Par Eric Crozon | 4 novembre 2017

Krastev prend les chemins de la nostalgie dans son livre « Le destin de l’Europe », qui ne rend pas tout à fait l’idée du titre anglais « After Europe ». Cet intellectuel bulgare discute des leçons du passées et particulièrement de celles du début du 20e siècle, pour rappeler qu’il y a eu une Europe avant l’Europe, une Europe qui s’écroula après 1918, et semble dire qu’il y aura une Europe après l’Europe, mais là est le nœud de la discussion.

Macron, Merkel, Szydło (et Trump) : aperçu de la géographie mouvante des alliances européennes

Par Francis Masson | 9 août 2017

Depuis l’élection du nouveau président français, les gouvernements de l’Union européenne spéculent sur une relance du projet européen qui se réaliserait déjà. Un choix s’offre : être acteur ou spectateur du changement. Le premier rôle est convoité de tous, mais le choix des partenaires peut bien enfermer un gouvernement dans le second.

La e-diplomatie estonienne à l’heure de la fin des territoires

Par Eric Crozon | 25 juillet 2017

Il est une particularité des euros estoniens : ce sont les seuls à figurer le contour géographique du pays. Cette présence du territoire sur les pièces est souvent un symbole d’un rapport spécifique aux frontières. A l’heure de la digitalisation de la diplomatie, quelle place pour le lien entre souveraineté et internet ?

L’engagement politique sur le web : remplacement ou élargissement de la société civile ?

Par Patricia Gautier | 25 juillet 2017

Les réseaux sociaux semblent révolutionner nos démocraties. Au-delà de la possibilité de garder le contact avec ses amis, ils offrent aux citoyens un espace de délibération très peu contrôlé par les pouvoirs existants. Le printemps arabe de 2010 a montré leur utilité dans l’organisation de mouvements politiques. Quel rôle peuvent-ils avoir dans les pays d’Europe centrale et orientale, jeunes démocraties dont certaines prennent un tournant illibéral ? La société civile peut-elle instrumentaliser cet outil pour influencer véritablement le processus politique ?

L'indifférence nationale en Roumanie, entretien avec l'historien Traian Sandu

Par Pauline Maufrais | 22 avril 2017

L'indifférence nationale, c'est-à-dire l'indifférence d'une certaine communauté envers l’appartenance ethnoculturelle pour structurer sa pensée et son action politique, trouve un écho en Europe centrale et orientale. En effet, consécutivement aux déplacements des frontières entre le 19e et le 20e siècles, certaines populations se sont retrouvées intégrées dans de nouveaux Etats, où elles n'avaient pas d'attaches particulières avec la nation dominante, parfois hostile. Dans le cas de la Roumanie, de nombreuses communautés peuplent son territoire, à l'instar des Magyars, des Ukrainiens, des Allemands ou encore de la communauté juive. A cet égard, la place de l'indifférence nationale au sein du pays, tout comme sa construction identitaire ont parcouru son histoire et imprègnent son actualité contemporaine.

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