


Jose Manuel Barroso, le président de la Commission européenne a estimé de son côté que « le problème polonais est un problème de l’Europe. Les problèmes estoniens et lituaniens aussi ».
Car la question des Droits de l’Homme n’a pas été la seule question épineuse.
Également au menu : l’embargo sur la viande polonaise.
Cet embargo a été le second sujet empoisonné du sommet. Depuis plus de 18 mois, la Russie impose un boycott de la viande polonaise au motif que la Pologne ferait en réalité de la réexportation en provenance de pays dangereux au niveau phytosanitaire.
La tension est montée entre les deux pays au point que la Pologne utilise son veto sur la conclusion d’un nouvel Accord de Partenariat et de Coopération entre Russie et UE alors que l’actuel accord expire cette année.
Vladimir Poutine a concédé que « nos collègues et amis polonais ne nous adressent pas la parole depuis plus d'un an » et que la question était donc difficile à régler.
En réalité, puisque la Pologne est membre du Marché Unique, l’enjeu de l’embargo est tout autant un enjeu européen que bilatéral. Aucune solution n’a été trouvée lors du sommet.
Les nouveaux Etats membres au balcon.
Si ce sommet est un échec, il ne l’est pas pour tout le monde. Il a montré l’influence grandissante des nouveaux Etats membres sur la politique européenne : leurs problèmes bilatéraux s’européanisent. C’est ainsi qu’avec des moyens assez limités, ils peuvent influer sur la politique européenne : la Pologne utilise son droit de veto et l’Estonie a le pouvoir de débloquer en partie la situation tendue russo-européenne.
Cette « capacité de nuisance » a été reconnue par le Président Poutine lui-même, donnant sa version de la question : "Il s'agit en règle générale de problèmes qui plongent leurs racines dans l'égoïsme économique d'un seul, de deux ou de trois pays européens".
La relation stratégique entre l’Union européenne est une priorité des années à venir tant les deux ensembles connaissent des problématiques convergentes et des intérêts communs. La Russie fournit plus de 50% de l’énergie européenne, l’Union européenne détient les clefs des investissements structurels indispensables à la poursuite et au développement des gisements russes et elle aura un rôle décisif à jouer dans l’adhésion de la Russie à l’OMC.
Il semble que les années à venir puissent donner d’intéressants résultats pour les nouveaux Etats membres si ils apprennent à user avec modération de leur capacité de négociation.
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Sur Internet |
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Le dossier sur Ria Novosti |
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Germany fails to save EU-Russia summit agenda, EUOBSERVER |