ci-contre: Le ministre allemand des affaires étrangères, M. Steinmeier.
1. La réforme institutionnelle
La question constitutionnelle est sans doute celle qui occupe le plus les esprits. Il y a pourtant peu de chance que le 22 juin 2007, à l'issu du Conseil européen consacré "à l'avenir du traité constitutionnel", cette question soit tranchée.
Il sera question lors de ces 6 mois de "consultations approfondies avec tous les partenaires et les organes de l'UE". A partir de ces consultations la présidence allemande établira un rapport qui "devrait tracer les développements futurs possibles et servir de base pour les décisions relatives à la poursuite du processus de réforme de l'UE." Comme on s'en doute, le temps des consultations a déjà commencé, au moins depuis la présidence finlandaise.
Stéphane Marchand dans Le Figaro du 2 janvier écrit : " La chancelière Angela Merkel prend soin de donner une tournure modeste à ses ambitions, mais ses priorités sont connues. Elle voudrait ressusciter la Constitution européenne". Le ministre allemand des affaires étrangères se garde bien de faire pareille déclaration. Mais pour beaucoup d'observateurs, le contenu des propositions résultant de ces consultations ne sera sans doute pas fondamentalement différent du compromis sur lequel les membres de la Convention sur l'avenir de l'Europe et les chefs d'État de l'Union était arrivé en 2004, compromis qui était le traité constitutionnel européen.
Le difficile travail de l'Allemagne sera d'essayer d'arriver à un nouveau compromis acceptable pour les 27 États membres. En ce sens, le poids très important du plus peuplé des États membres et État fondateur, ne sera pas inutile.
Etant donné les fonctions de la présidence du Conseil de l'Union européenne, les questions de politique extérieure occupent une place importante.
En matière de relations extérieures, Frank-Walter Steinmeier entend accorder une importance particulière à trois points :
- Le problème entre la Turquie et Chypre à résoudre : la Turquie doit remplir ses obligations ; les négociations d'adhésion sont cependant poursuivies bien que réduites.
- La question du Kosovo va se poser dès la fin janvier : "Pour garantir le règlement de la question du statut, nous allons préparer la plus grande mission civile que la PESD ait mise en œuvre jusqu'ici."
Enfin, sujet sensible, M. Steinmeier entend développer significativement les relations UE-Russie. Mais un mandat pour la négociation de l'accord de partenariat et de coopération entre l'Union et la Russie, mandat voté à l'unanimité par les 27 États membres, n'a pas encore été déterminé.
"Nous devons maintenant répondre à la question de savoir où nous voulons être en 2020" disait le 19 décembre le ministre allemand des affaires étrangères. Par là, il s'agit principalement des questions relatives à l'approvisionnement énergétique européen et des questions climatiques, qui leur sont liés.
Le Conseil européen des 8 et 9 mars sera en effet consacré "à l'avenir économique et social de l'UE" mais aussi à l'énergie. La présidence allemande souhaite qu'un "plan d'action ambitieux pour l'énergie" soit adopté par le Conseil européen en mars et entend s'engager pour "une position européenne commune pour la protection internationale du climat après 2012".