La construction du deuxième pont sur le Danube entre la Roumanie et la Bulgarie

Par L'équipe | 26 mai 2007

Pour citer cet article : L'équipe, “La construction du deuxième pont sur le Danube entre la Roumanie et la Bulgarie”, Nouvelle Europe [en ligne], Samedi 26 mai 2007, http://www.nouvelle-europe.eu/node/208, consulté le 26 mars 2023

articlevidin_calafatLe 14 mai 2007, avec la pose de la première pierre par le Premier ministre bulgare, la construction du deuxième pont sur le Danube entre la Roumanie et la Bulgarie a commencé. 

Le pont va être situé au kilomètre 796 du Danube, dans la direction des localités Vidin (Bulgarie) - Calafat (Roumanie) et va avoir une longueur d’approximativement 2 kilomètres. Les deux pays partagent déjà une voie de 610 km de communication uniquement routière, assurée par le pont de Giurgiu - Ruse, qui vient de fêter ses 50 ans.
 
Ce deuxième pont, pour lequel on a alloué la somme de 236 millions d’euros, vise la réalisation d’une chaussée routière à quatre voies et d’une ligne de réseau ferré dans un intervalle de 50 mois. L’investissement est financé avec 70 millions d’euros de fonds de l’Union européenne, ainsi que par les contributions de la Banque européenne d’investissement et des gouvernements de la Roumanie, de la Bulgarie, de la France et de l’Allemagne. La construction du pont a été rendue possible par une société espagnole, Fomento de Construcciones y Contractas (FCC) qui va avancer 10 millions euros pour les études de faisabilité, design et consultance. Les apports des deux pays sont répartis : la Roumanie va réaliser l’infrastructure routière et ferroviaire de son côté (notamment 3 kilomètres de chaussée avec deux bandes de circulation et environ 3 kilomètres de chemin de fer), la Bulgarie ayant comme obligation de réaliser toutes les autres opérations.

 

 

Le projet fait partie des investissements régionaux d’infrastructure du Pacte de Stabilité pour l’Europe de Sud-Est et contribue au développement du Couloir IV (NB : la traduction est approximative) de transport pan-européen, faisant la liaison entre Dresde et Istanbul. Selon des sources officielles, la construction du pont était une nécessité vues les difficultés causées par l’embargo imposé à la Serbie et la fermeture du pont de Novi Sad. Les facilités déjà existantes à Giurgiu - Ruse semblent insuffisantes pour le nouveau trafic de marchandises et de personnes qui suit l’intégration des deux pays dans l’Union européenne en janvier 2007.

 

Les négociations entre les gouvernements roumain et bulgare semblent avoir été commencées il y a dix ans, mais la construction du pont a été retardée jusqu’à ce jour à cause de certains soucis qualifiés de « bureaucratiques ». Selon les déclarations de la partie roumaine, le projet de connection au pont ferroviaire et routier n’a pas pu être développée par la Roumanie parce qu’elle ne connaissait pas exactement la forme du futur pont. Il semble que ce pays avait aussi fait des études de faisabilité pour la liaison routière et ferroviaire, parce que la partie bulgare avait apporté des modifications du projet initial. La partie bulgare a considéré qu’il fallait régler auparavant certains problèmes liés à la perception de taxes trop hautes par la partie roumaine au passage du pont de Giurgiu - Ruse.

 

 

Si nous voyons que les effets – le début de la construction du pont Vidin - Calafat – il serait logique de supposer que les différends entre les deux pays ont été résolus. Une telle décision tient probablement plus des considérations économiques (endroit de libre circulation des biens, des services et des capitaux, une zone avec une floraison des échanges commerciaux) que de ceux plus romantiques, comme le partage d’une histoire commune. Il semble que la mise dans la même catégorie pour l’intégration dans l’Union européenne a créé une rivalité entre les deux pays, qui se sont construit réciproquement des images négatives. Les dimensions très réduites de l’investissement roumain en Bulgarie ainsi comme les nombreuses accusations réciproques de la Roumanie et de la Bulgarie de pollution de l’environnement dans les années 1980 nous semblent des indices qui montrent une relative froideur dans les relations des deux pays. Il faut noter néanmoins que les projets de ce type ne peuvent être que des stimulants à la coopération, poussant les pays de mettre en avant les avantages réciproques. Actuellement il y a comme projets la construction à l’avenir de deux nouveaux ponts à Nicopole - Turnu Magurele et Silistra - Calarasi.

 

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