C'est la rentrée pour Nouvelle Europe, comme pour ces millions d'étudiants européens qui bientôt reprendront le chemin de l'université. "Education et formation 2020", le nouvel axe stratégique de la Commission européenne concernant l'éducation et la formation professionnelle tout au long de la vie reprend les idées majeures de la stratégie précédente à l'aube de 2010. L'Europe est avant tout un espace de connaissances partagées, et dans ce sens une stratégie commune de l'éducation apparait cruciale pour faire vivre ces connaissances et les étendre à tous.
Une éducation de plus en plus généralisée, une formation adaptée aux besoins des travailleurs, une mobilité accrue, à la fois des travailleurs mais aussi des étudiants apparaissent comme des mots d'ordre que la Commission se donne pour obligation d'instaurer. Cette stratégie commune ne représente que le désir des Etats membres de mettre en commun certaines de leurs valeurs nationales d'éducation et de formation, mais ne constitue en aucun cas une politique commune d'éducation contraignante. En effet, il n'existe pas de politique de l'éducation uniformisée comme il existe une politique agricole commune complètement communautarisée. Les Etats membres de l'Union européenne ont encore main basse sur l'éducation de leur jeunesse et la formation de leurs chômeurs.
Malgré ce détail, les quelques 19 millions d'étudiants de l'Union européenne bénéficient chaque jour de la preuve de l'engagement de l'Union européenne dans le domaine de l'éducation : le programme Erasmus, le processus de Bologne (réalisant le processus LMD, unifiant les diplômes universitaires européens pour les rendre compréhensibles au-delà des frontières) et l'instauration sur les marchés du travail européen de la fameuse politique de la flexicurité en sont des exemples prégnants.
Ce dossier n'est pas descriptif des avancées de l'Union européenne dans les domaines que nous venons d'énoncer. Il ne parle pas du processus de Bologne, n'entre pas dans les détails de la nouvelle stratégie de l'éducation pour 2020. Il présente cette politique "commune" et ces valeurs partagées sous un angle plus critique, plus acerbe. Que pensent les étudiants européens de leurs systèmes d'éducation respectifs ? Que pensent-ils d'une possible uniformisation des systèmes scolaires de l'Union européenne, du programme de la maternelle à celui des universités ? Quel est le statut de la formation professionnelle en Europe ? Ce dossier ne reste pas viscéralement attaché à l'Europe, et ouvre ses pages sur d'autres cultures de l'éducation, comme celle de la Turquie, chamboulée entre un système laïc et le désir de certains partis politiques de lui redonner une dimension plus religieuse. Des problèmes auxquelles l'Europe dans son intégralité n'est pas confrontée. Enfin, comparons la Russie et l'Union européenne dans ce domaine de l'éducation et attachons-nous à en énumérer les différences les plus flagrantes. En dernier lieu, nous n'avons pu nous empêcher de célébrer Erasme, qui prête son nom au programme estudiantin énoncé plus haut. Des articles aux saveurs différentes qui mettent l'accent sur la plus grande priorité de la jeunesse européenne, s'éduquer et se former en continu, tout au long de la vie.
Ce mois-ci dans notre dossier
- L'éducation : expérience personnelle d'accès à une culture de masse
- Erasme : Nulli concedo
- La formation tout au long de la vie au coeur de la flexicurité
- L'Education, de la Capitale de l'Europe à la Troisième Rome
- Unity in Diversity - and in Erasmus?
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The new education system in Turkey – making pilots out of religious school graduates?
Source photo : Archive nationale, Pays-Bas, 1964 sur flickr