
"Mon nom est Gábor Szétey, Secrétaire d'Etat pour les ressources humaines du gouvernement de la République de Hongrie. Je crois en Dieu, en l'amour, en la liberté, et en l'égalité. Je suis Hongrois et Européen ... Un partenaire, un ami, et parfois un ennemi. Et, je suis gay. Comme vous. Comme des centaines de milliers de personnes dans ce pays qui, je l’espère, entendent ces mots. Waow. Je l’ai fait. Je l’ai dit haut et fort.".
Voilà ce qu'a déclaré Gábor Szétey à l'ouverture du Festival Gay, Lesbien, Bisexuel et Transsexuel de Budapest début Juillet. Cette déclaration a été l'occasion de slogans haineux lors de la contre-manifestation à la Gay Pride, deux jours plus tard. Ces manifestations ont été l'occasion de dérapages : 8 manifestants ont été envoyés à l'hôpital. Violences, jets de pierre et site Internet injurieux ont mobilisé l'opinion publique. Le maire de Budapest, Gábor Demszky, a déclaré "Dans ce genre d'occasions, je me sens juif, rrom et gay".
Pourtant, la Hongrie n'a jamais été connue pour de telles manifestations homophobes. Le journal Têtu, emblématique de la communauté gay en France, l'a d'ailleurs toujours classé comme un pays relativement libéral. La Hongrie a été en avance sur ses voisines. Dès 1961, l'homosexualité y a été dépénalisée. Un partenariat pour couples a été instauré dès 1996, reconnaissant le concubinage et accordant aux couples un certain nombre d'avantages légaux avant même que la Cour Constitutionnelle ne reconnaisse officiellement l’orientation sexuelle des citoyens comme cause de discrimination à combattre (2000) et que la majorité sexuelle des homosexuels soit abaissée à celle des hétérosexuels, passant ainsi de 18 à 14 ans (2002).
Depuis, il a donné nombre d'interviews sur le sujet alors que le "coming out" en politique n'est pas fait courant en Europe centrale et orientale. Il évoque notamment deux modèles qui furent les siens au moment de prendre sa décision, Bertrand Delanöe (le maire de Paris) et Klaus Wowereit (le maire de Berlin). Il n'est pourtant pas le premier Hongrois à se lancer : Klara Ungar, ancienne députée, l'avait fait il y a quelques mois.
Cette pierre lancée dans la mare politique hongroise ne cesse de susciter des remous depuis. Le temps dira si leurs homologues des autres pays d'Europe centrale et orientale reprendront ce débat à leur compte dans un climat politique parfois délicat pour les politiciens gays.
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Sur Internet |
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Sur la Hongrie |
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Le discours de Gabor Szetey (en anglais) |
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Interview de Gabor Szetey sur Eurozine.com (en anglais ) |
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Hungarians test eastern Europe's gay taboo (Reuters - en anglais) |
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Ailleurs en Europe centrale et orientale |
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Lettonie : Les droits des minorités sexuelles au cœur du débat sur les valeurs démocratiques (Regard sur l'Est) |
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The Pride of eastern Europe . "After the demise of communism, ultra-nationalism is filling the void and homophobia is rife in many ex-Soviet states". (Guardian Unlimited)
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Crucible of hate . All across eastern Europe, gay people are demanding equality. (The Guardian - en anglais) |